Lancée en 1975 pour succéder à la légendaire Type E, la Jaguar XJ-S a longtemps été incomprise avant de devenir une référence du grand tourisme. Produite jusqu’en 1996, cette élégante GT incarne à la fois le raffinement britannique et la puissance feutrée, portée par des motorisations V12 mythiques.

Une succession difficile après la Type E

Remplacer l’iconique Jaguar Type E n’était pas une tâche facile. Avec la XJ-S, Jaguar choisit la rupture :

  • Un design plus massif et anguleux

  • Une aérodynamique pensée pour la vitesse

  • Une approche axée sur le confort et la stabilité plutôt que la sportivité pure

Le public est d’abord dérouté. Finies les lignes sensuelles et sportives de la Type E, place à un coupé long, bas, plus technologique et résolument tourné vers l’autoroute que vers les circuits.

Le V12 : signature mécanique de la XJ-S

Dès son lancement, la Jaguar XJ-S est équipée d’un impressionnant moteur V12 5.3L, l’un des rares à être proposé à l’époque en série sur une voiture de tourisme. Ce bloc développe entre 265 et 295 ch selon les versions, tout en offrant une souplesse remarquable.

Les performances sont au rendez-vous, avec une vitesse de pointe dépassant les 230 km/h, dans un confort royal. La voiture se destine clairement à un usage grand tourisme : autoroutes allemandes, nationales anglaises, côtes italiennes.

À partir des années 1980, la gamme s’élargit avec l’arrivée de moteurs 6 cylindres en ligne (AJ6), plus accessibles et moins gourmands.

Évolution stylistique et technique

Au fil des ans, la XJ-S évolue :

  • 1981 : version XJ-S HE (High Efficiency), avec un V12 plus sobre et plus performant.

  • 1983 : arrivée de la version cabriolet (XJ-SC), puis d’un vrai décapotable en 1988.

  • 1991 : restylage en douceur, modernisation de l’intérieur et du châssis. La voiture s’appelle désormais XJS (sans les tirets).

Jaguar améliore également la qualité de fabrication, longtemps critiquée, notamment après le rachat de la marque par Ford en 1989.

Fin de carrière et héritage

La production de la Jaguar XJS prend fin en 1996, après plus de 115 000 exemplaires produits, un record pour une GT Jaguar. Elle est remplacée par la XK8, plus moderne et arrondie, mais aussi plus consensuelle.

Loin d’avoir la célébrité d’une Type E, la XJ-S reste aujourd’hui une voiture de connaisseurs. Son style unique, son confort princier et son moteur V12 en font une alternative raffinée aux muscle cars américains ou aux coupés allemands.

Pourquoi collectionner une XJ-S aujourd’hui ?

  • Un look original et intemporel
  • Une mécanique noble (surtout le V12)
  • Une valeur encore accessible comparée à d’autres GT classiques
  • Un excellent confort pour les longs trajets

C’est une voiture qui sort des sentiers battus, à la fois rare, élégante et audacieuse, comme l’était Jaguar à cette époque.

La Jaguar XJ-S, c’est l’expression d’un luxe discret et d’une puissance maîtrisée. Une vraie anglaise… avec du caractère.